Violences

Les formes de violences

Quand on pense à la violence en général, il nous vient généralement des représentations de violence physique, de cris, de maltraitances et de coups. C’est normal puisque cette violence est la plus immédiatement perceptible. Elle s’accompagne d’images choquantes et de faits divers sensationnels qui retiennent l’attention des médias et interpellent le grand public à juste titre. Cette sensibilisation à la violence physique nous ferait oublier l’existence d’autres formes de violence moins visibles ou reconnues, qu’on peut qualifier de « psychologiques ». 

La violence psychologique s’exerce le plus souvent à l’abri des regards extérieurs à ses acteurs, ne produit pas d’images pour attester de son existence. Pour autant, bien que moins sensationnelle et bruyante, elle s’inscrit dans la durée, et détruit ses victimes à petit feu, et tout particulièrement les enfants lorsqu’ils en sont les victimes. Du fait de leur nature malléable, elle forge en eux des douleurs qui peuvent les accompagner toute leur vie. Il est donc bien nécessaire, dans l’intérêt des plus petits notamment, de porter notre attention sur ces formes insidieuses de violence. Comme nous le verrons à travers de nombreux témoignages, se poser la question des violences psychologiques permet aussi de rétablir un équilibre par rapport à la perception commune de l’exercice de la violence par les hommes et les femmes. Il n’est pas rare en effet que les médias, lorsqu’ils relaient certaines représentations féministes sur la violence dans les familles, présentent injustement les hommes comme les porteurs naturels et exclusifs de la violence.

Quelques citations :

« … les trois quarts de ces « violences » sont des agressions psychologiques – insultes, dénigrement ou harcèlement »

(Elisabeth Badinter, Fausse route – 2003 )

Couper un enfant de l’un de ses parents est l’une des formes de violence psychologique les plus douloureuse qui soit (voir notre dossier Aliénation Parentale)

Les victimes de violence

La violence n’a pas de sexe. Ses coupables et ses victimes concernent les deux sexes.

« 29,8 % des victimes de violence conjugale sont des hommes »

(OFS 2022)

Les enfants en sont aussi victimes et doivent être protégés en priorité car beaucoup plus vulnérables que les adultes.

« La mission sur les morts violentes d’enfants au sein des familles suggère une «parité» dans le sexe des auteurs. »

(Libération, février 2020)

Quand l’enfant est victime de violence

La maltraitance des enfants par leurs parents peut prendre les formes suivantes: violences physiques, violences sexuelles, violences psychiques, violences lourdes. Les problèmes méthodologiques de recensement et d’interprétation des chiffres disponibles sont importants.

« La recherche contre la violence neutralise souvent le rôle des femmes en parlant de violence parentale. Aux yeux du public et de nombreux chercheurs et chercheuses, l’exercice de la violence est le fait des hommes (…) Ces images empêchent une réelle perception de la violence féminine. Car des études fiables ont montré que les femmes, les mères surtout, représentent une forte proportion des auteurs de violence contre les enfants. » (Violence féminine: mythes et réalités, rapport pour le bureau cantonal de l’égalité de Canton de Berne sur la violence féminine, par Eva Wyss, 2006)

« … la quasi-totalité des néonaticides (meurtres de nourrissons dans les 72 heures suivant la naissance) sont commis par la mère. Et il ne s’agit pas d’une spécificité humaine : dans de nombreuses espèces de mammifères, les mères tuent ou abandonnent (à une mort certaine) certains de leurs bébés après les avoir mis au monde. »

(Avorter vaut mieux que tuer ou abandonner son bébé à la naissance, Rob Brooks pour Quillette, 28 novembre 2022)

La rapport « Homicides et violences domestiques » de l’Office Fédéral des Statistiques (OFS 2006) fournit néanmoins pour la Suisse des statistiques qui donnent de forts indices que la violence physique envers les enfants serait perpétrée à environ 50% par les mères et 50% par les pères. Les chiffres sont basés sur les homicides et tentatives d’homicides – intentionnels ou dont le caractère intentionnel ne pouvait être exclu – qui ont été commis et enregistrés de 2000 à 2004. Le trou noir (affaires non rapportées à la Police) serait d’autant plus élevé que la gravité des lésions est faible. Pour les 31 filles et 33 garçons de moins de 15 ans répertoriés comme victimes d’homicide, les auteurs présumés étaient 33 hommes et 31 femmes (Zoder OFS com. pers).

Au Canada, l’étude du Centre National d’information sur la violence dans la famille (2001) rapporte que 2/3 des enquêtes portant sur des catégories multiples de mauvais traitements mettaient en cause les mères biologiques, 36% les pères biologiques, 7% les beaux-pères et 4% les belles-mères. Pour ce qui est des familles biparentales, les mères ont fait l’objet d’enquêtes dans 61% des cas et les pères dans 65% des cas.

« Research indicates that although children perceive the sexual abuse perpetrated against them by women as very damaging, few, if any, have disclosed that abuse prior to the research study in which they took part (e.g. Johnson & Shrier, 1987). Risen and Koss (1987) found that of 216 college men with sexual abuse experiences prior to age 14 (50 per cent of the abusers were female), 81 per cent had told no one. » (page 15)

« Research also shows a very high prevalence of sexual abuse by women in the histories of male sexual offenders (see Table 2.3), and victimisation by female offenders may affect later choice of victims. » (page 17)

(Understanding the prevalence of female-perpetrated sexual abuse and the impact of that abuse on victims (Jacqui Sradjian, Cambridgeshire and Peterborough Foundation Trust, Cambridgeshire, UK, 2010)

S’ajoutant aux formes de violences abordées ci-dessus, notons que l’enfant ayant besoin de ses deux parents pour se construire (sauf cas de mauvais traitement) la privation du lien avec l’un de ses parents est pour lui une forme de violence exercée sur lui, compromettant son bien-être est contraire au respect de ses droits élémentaires (articles 8 et 9 de la convention internationale des droits de l’enfant (CIDE)). La coparentalité égalitaire contribue donc au bien-être des enfants et doit être pleinement facilitée par nos institutions, contre l’éventuelle volonté irresponsable d’un des deux parents qui s’opposerait à la relation de l’enfant avec son autre parent (sauf cas de mauvais traitements).

« La justice a aussi maltraité les enfants. Fausses allégations, manipulations, scandales. Le malaise face à la parole des mineurs est souvent dû à l’ignorance. »

(Propos de Jean Zermatten)

La violence domestique entre adultes

« La violence conjugale peut survenir à chaque étape de la vie de couple et peut concerner tous les types de couple, hétérosexuels, homosexuels ou tout autres formes de couples LGBT et ce, indépendamment du milieu socio-culturel, de l’âge, de la nationalité et de la religion. La violence conjugale peut prendre différentes tels que, violence verbale, psychologique, physique, sexuelle, homicide ou économique. »

(Association Pharos Genève)

Dans sa feuille d’information No 15 (2017), le Bureau Fédéral de l’Egalité entre Femmes et Hommes (BFEG) précise concernant la violence domestique envers les hommes que « L’un des graves problèmes qui se posent aux hommes victimes de violence domestique est l’absence de prise de conscience du phénomène par la société. Les hommes victimes de violence dans le cadre familial ont honte et n’osent guère en parler…. » ; la Feuille d’information A6 du BFEG (juin 2020) reconnaît que « La violence subie par les hommes dans la sphère domestique a beaucoup moins retenu l’attention des scientifiques et du public… (que pour les femmes victimes) … le stéréotype de genre « les hommes sont les auteurs, les femmes les victimes » demeurant solidement ancrés dans la société ».

Les statistiques policières sous-estiment l’ampleur réelle des présumés infractions dans le cadre de violence domestique et de violence de genre, le chiffre noir étant plus élevé pour les hommes que pour les femmes victimes au vu du point ci-dessus (confirmé dans diverses publications de l’OFS/du BFEG). 

Le chiffre noir dans les statistiques policières ne peut cependant être très important concernant les infractions les plus graves. Selon l’OFS (2017- Homicides enregistrés par la police 2009-2016) le pourcentage de femmes victimes d’homicide (consommés et tentatives) dans le cadre domestique est de 70% (p 5), et donc de 30% pour les hommes victimes. L’évolution des taux entre 2000-2004 et 2009-2016 est positive, avec une diminution moyenne de 22%, passant d’un taux de 1,2 à 0,9 pour 100’000 habitants. Selon ce même rapport de l’OFS, le nombre d’homicides (consommés et tentatives) dans le cadre domestique est resté stable de 2009 à 2016. Il y a eu une diminution de 22% (tentatives et consommés) par rapport aux données de 2000 à 2004, et de 40% pour les homicides consommés. Certes le pourcentage de femmes victimes d’homicides est plus élevé que d’hommes victimes d’homicides, mais est-ce raisonnable d’omettre de reconnaître que 22 % des victimes du total d’homicides (consommés et tentatives) sont des hommes, 26% pour les tentatives, et 12% pour les homicides consommés ? 

Des enquêtes de prévalence de violence en Suisse existent pour les relations de couple entre jeunes et permettent d’anticiper certaines tendances pour l’avenir. La Feuille d’information B4 du BFEG (2020) donnent les résultats suivants : 64% des filles et 56% des garçons indiquent avoir subi au moins une fois des violences de leur partenaire dans les 12 derniers mois (environ 25% font état de violences répétées) ; 16 % des filles rapportent avoir été victimes de violence physique, et 21 % des garçons ; 16% des filles et 6% des garçons victimes de violence sexuelle. Les résultats d’autres études sont aussi cités, de Suisse comme de GB, des USA et d’Allemagne, dont les résultats ne diffèrent pas grandement de ceux cités ci-dessus. 

Pour les actes de violence moins graves, au vu du problème des chiffres noirs dans les statistiques policières, ce sont les enquêtes de victimisation et concernant les auteur-e-s qui reflètent plus près l’ampleur du phénomène de violence domestique et de violence basée sur le genre. Selon les différentes enquêtes d’autres pays, citées dans la Feuille d’information A5 du BFEG (2020), le pourcentage de femmes ayant vécu de la violence psychologique au sein du couple est à peu près égal au pourcentage d’hommes ; pour la violence physique le rapport varie de 1.4 à 4 fois plus pour les femmes, et pour la violence sexuelle de 2,25 fois à 11 fois plus. La Feuille d’information ne se réfère malheureusement pas aux enquêtes qui ont eu lieu en Suisse (par ex UNIFr, HUG). 

Au vu des analyses qui précèdent, et des résultats d’enquêtes sur la violence domestique et de « genre » nous estimons qu’il est crucial que les investissements soient strictement alloués en respectant la nécessité de considérer hommes et femmes victimes. Les centaines de millions CHF de fonds étatiques dépensés à ce jour se sont concentrés sur les questions autour de femmes victimes de violence.

Les statistiques policières relèvent une tendance à l’augmentation du nombre d’infractions présumées enregistrées:

  • augmentation de 2017 à 2021 de 9 à 13% (cumul de femmes et hommes victimes) selon différentes catégories de critères d’infractions et de personnes lésées dans le cadre domestique
  • pourcentage de victimes selon ces mêmes catégories en hausse de 3 et 9% durant cette période pour les femmes, et de 12 à 27% pour les hommes. (Source: tableaux détaillés de l’OFS). 

Tableau résumant les statistiques de la violence domestique entre 2017 et 2021 (Source OFS)

(témoignages de pères privés de leurs enfants, 1 minute)

Le tabou de la violence féminine

C’est un sujet dont il est difficile de parler : la très féministe Elizabeth Badinter en a fait la cruelle expérience : « En France, c’est un sujet tabou, mal élevé et politiquement très incorrect tout simplement parce que parler des hommes battus est ressenti comme une volonté de diminuer la critique qu’on pourrait adresser aux hommes qui battent. (…) Les risques, c’est d’être traité, comme je l’ai été, de suppôt du patriarcat (…), de ne pas être entendu; la chape de plomb est si lourde sur le sujet que, quand on essaie de parler du sujet, immédiatement, on est déconsidéré (…) La raison de la violence, elle n’appartient pas à un sexe. (…) La violence, elle appartient à l’humanité ».

(TSR, Temps présent, Les hommes battus, 2008)

« Autant d’hommes que de femmes seraient victimes de violence conjugale« 

(Metro, janvier 2016)

« Il y a 70% de femmes parmi les personnes condamnées pour homicides de mineurs de moins de 15 ans. »

(L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), Libération, février 2020)

« Dans l’ensemble des secteurs criminels, le seul où les femmes sont majoritaires, c’est l’assassinat de leurs propres enfants. Les néonaticides, d’abord, les enfants juste nés. On les retrouve congelés, enterrés. Le refus, déni de grossesse, le Münchhausen, on rend ses enfants malades pour mieux les soigner. C’est un délire de possession, de négation, c’est très compliqué à traiter mais c’est très connu. Il y a là une caractéristique spécifique aux femmes, qui est extrêmement importante, très difficile à traiter, mais qu’on ne peut pas sous-estimer. »

(Alain Bauer, criminologue, Libération, février 2020)

« Violences conjugales : un homme meurt tous les 13 jours tué par sa compagne »

(Madame Figaro, avril 2015)

« Dans un article co-écrit entre autres par le médecin adjoint de l’UIMPV Emmanuel Escard article, l’on estime que 25% des hommes genevois auraient subi des violences domestiques au cours de leur vie. »

(20 Minutes, janvier 2021)

« Étude sur la pandémie: Les hommes ont été davantage victimes de violences domestiques »

(24 Heures, 10 janvier 2022)

« Les hommes sont beaucoup plus réticents que les femmes à déposer plainte, de sorte que le taux de 20% est probablement beaucoup plus élevé », estime le porte-parole du CROP, Patrick Robinson. Ce dernier cite plusieurs études, dont celle du professeur Guy Bodenmann, effectuée de manière anonyme auprès de 1200 femmes et 700 hommes en 2004, concluant qu’il n’y a « pas de différence significative entre les violences subies par les femmes et les hommes ». Mais pour s’approcher de la vérité sur ce plan, il faudra que les hommes sortent de leur silence. »

(Le Temps, 2021)

Il n’y a pas assez de foyers d’accueil pour les hommes et les pères victimes de violence en Suisse.

« La Suisse compte 23 foyers d’accueil pour femmes. Mais les hommes sont eux aussi parfois victimes de violences domestiques. Deux maisons leur sont réservées en Suisse. »

(Swissinfo.ch, mars 2022)

« « La police l’a crue elle et pas moi. » Samir bosse dans un milieu dominé par la testostérone, « difficile d’aller raconter mes malheurs », soupire-t-il. C’est la rencontre avec Serge Guinot, de l’association Pharos, qui va lui permettre de relever la tête. « Quand il m’a dit que j’étais une victime de violence dans mon couple, cela m’a fait du bien, j’étais dans un état d’épuisement psychologique total ! » (L’illustré, juillet 2021)

Quelques rares hommes osent cependant témoigner : « Sois fort et tais-toi !, le déni des hommes victimes de violences conjugales » (L’illustré, juillet 2021)

 » Le fléau des violences conjugales dans notre pays ne se résume pas uniquement à une relation dans laquelle la femme est la victime et l’homme l’agresseur … il importe que le gouvernement et le législateur s’emparent désormais du problème dans son ensemble, au-delà de la seule question des violences faites aux femmes. Les violences conjugales se caractérisent essentiellement par un rapport d’emprise et d’agression entre un membre du couple et son conjoint ou son ex, qui subit des violences répétées, de différentes natures – physiques, psychologiques, sexuelles, matérielles, administratives. « 

(Le Monde, août 2020)

 » Réputées être un sujet « tabou », les violences conjugales subies par les hommes pâtissent peut-être plus encore de lacunes dans leur évaluation « 

(Le Monde, août 2020)

« Les recherches menées jusqu’à présent sont presque toutes sans exception fondées sur le schéma de l’homme auteur et de la femme victime. D’où l’absence de questionnement sur la situation inverse. »

(Eva Wyss, 2006)
« Violence conjugale » (CROP, mars 2009)

 » D’abord, la méthode revendiquée par la plupart des institutions ou associations est globalisante : la violence des hommes contre les femmes est, nous dit-on, universelle. On lit, par exemple, dans la brochure d’Amnesty International (2004): « Partout dans le monde, des femmes subissent des actes ou des menaces de violence. C’est une épreuve partagée, au-delà des frontières, de la fortune, de la race ou de la culture. A la maison et dans le milieu où elles vivent, en temps de guerre comme en temps de paix, des femmes sont battues, violées, mutilées en toute impunité. » « 

(L’Express, Elisabeth Badinter, juin 2005)

 » Le profil type des femmes violentes est “pour commencer, souvent une petite fille très capricieuse, qui utilise la colère pour obtenir tout ce qu’elle désire. Elle vient soit d’une famille où le père exerçait des violences, soit d’une famille où la mère était très dominante, ce qu’elle a transmis à sa fille. Le fait d’être en couple va faire ressortir tout ça à l’âge adulte, notamment à la naissance du premier enfant”. Le père est alors limité à son rôle de géniteur, d’apport financier. Il est réduit à sa plus simple expression. Les hommes battus dressent un profil d’hommes souvent très peu sûrs d’eux, passifs la plupart du temps, mettant la femme sur un piédestal, sans aucune capacité de décision. Pensant s’y prendre mal quand les premières violences apparaissent, ils cèdent donc à tous les caprices. Les femmes ne sont jamais confrontées à une quelconque opposition, on entre alors dans une spirale négative. « 

(Université d’Angers, mars 2018)

La Suisse a ratifié la Convention d’Istanbul qui est entrée en vigueur le 1er avril 2018. C’est une convention du Conseil de l’Europe contre la violence domestique. Petit problème, cette Convention est essentiellement axée sur la violence subie par les femmes et les filles, mais néglige presque totalement la violence subie par les garçons et les hommes. Son application n’est contraignante que pour les femmes et les filles victimes (Art 2.1 et 2.2) et donc pour les hommes auteurs :

Le monde observe une volonté des institutions de ne pas prendre en compte la violence exercées par les femmes : « Most children growing up in violent families witness two-way aggression between their parents not just dangerous dads. » Bettina Arndt on Monstrous Lies about Domestic Violence (Video en anglais de 20 minutes, juillet 2017)

Pour illustrer le propos voici en Suisse un exemple récent d’initiative parlementaire ne s’intéressant qu’à la violence envers les femmes, niant donc l’existence même de violence envers les hommes et pères. Tout l’échiquier politique suisse communie désormais à la même chapelle : (Initiative parlementaire 21.488 de Céline Amaudruz, 23 septembre 2021).

La CROP a interpellé la commission des affaires juridiques du Conseil des États (CAJ-E) à ce sujet (CROP, 8 octobre 2022) car au vu des analyses et des résultats d’enquêtes sur la violence domestique et de « genre » nous estimons qu’il est crucial que les investissements découlant des mesures proposées par les objets parlementaires qui seraient acceptés par la Commission soient strictement alloués en respectant la nécessité de considérer hommes et femmes victimes. Les centaines de millions francs de fonds étatiques dépensés à ce jour se sont concentrés sur les questions autour de femmes victimes de violence. 

« Les mesures que les cantons et la confédération prennent sont partiales et occultent une large partie de la problématique de la violence domestique de la part de femmes. La violence n’a pas de sexe ».

(Patrick Robinson, porte parole de la CROP (à 2 minutes et 40s du début, RTS, 19H30, 25 mai 2023))

Dans le même Telejournal dont est extrait la citation ci-dessus, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider de la minute 3’10 à 3’35 » affirme « Il faut aussi que cette parole des hommes victimes devienne une parole collective, qu’elle s’exprime avec les autres victimes et qu’on puisse travailler de manière concertée et en bonne intelligence », laissant entendre que cette parole n’existerait pas, que ce serait de la faute des hommes qui auraient le tort de ne pas se rendre audibles alors que dans la réalité leur parole n’est pas prise en considération par les institutions, pas étudiée et ostracisée.

Les fausses accusations sont bien entendu une forme de violence. Ce sont très majoritairement les pères qui en sont victimes. Fausses accusations de violence physique sur la mère qui veut ainsi obtenir la garde, la forte pension en faisant souffrir le père. Accusations de violence sexuelle sur l’enfant dans le pire des cas.

« Ce sont les mères qui sont à l’origine d’un nombre effrayant de fausses accusations d’abus sexuels sur les enfants pour que le contact de ceux-ci avec leur père soit interdit. »

Eric de Montgolfier (2008), Pédocriminalité : Soins, Prévention & Justice, 3èmes Journées Internationales de Psychotraumatologie et de la Médiation, Université de Neuchâtel, Conférence publique 31.01.08, non publiée
(RTS, Emission Mise au Point, 2 juin 2019)

Fausses accusations contre les pères : l’arme fatale. Témoignages de pères et d’enfants victimes de cette mécanique infernale. Mise en évidence des fonctionnements et dysfonctionnements des institutions. Interview et conseils de l’avocate Anne Reiser. RTS, Emission Mise au Point (2 juin 2019)

« La violence est une préoccupation majeure de la société et a un impact sur la santé des protagonistes. Souvent considéré comme auteur, l’homme victime de violences est peu étudié. L’homme exprime moins ses émotions que la femme et sa prise en charge nécessite une attention particulière du médecin de premier recours. »

(Revue Médicale Suisse, septembre 2016)

Il serait souhaitable que nos institutions traitent également la violence comme problème de santé publique car elle a pour conséquence des coûts humains et financiers exorbitants (dépressions, coûts de santé, assurances invalidité, baisse de productivité des employés, effets de bord sur l’entourage, reproduction des schémas pour les générations suivantes, suicides …)

Les fausses accusations

Une dénonciation de violence n’est pas preuve que violence il y a eu. L’expérience des organisations paternelles démontre, sur base de dossiers concrets, qu’un certain nombre de dénonciations, et même de condamnations, ont été faites (et donc enregistrées dans les statistiques) sur la base de faux témoignages pour écarter le père du domicile familial.

« N’oublions pas que la Suisse a ratifié la convention d’Istanbul qui pose le principe que les violences viennent des hommes de toute façon. Donc le principe de l’innocence n’est pas conçu au bénéfice de l’homme dans le contexte de cette convention. Donc c’est sûr que ça devient compliqué pour les hommes de s’assurer du consentement chaque fois. Des exemples tout bête : vous sortez, vous invitez une jeune femme à manger. Vous vous posez déjà la question des bonnes manières. Qu’est-ce qu’elle attend ? Est-ce que si je paye je lui impose ma supériorité ? Si je demande qu’on partage, parce que je veux respecter l’égalité et sa liberté de choix, je suis pingre. Bon, je passe la soirée avec elle, elle dit oui. Je m’assure de son consentement. Mais le lendemain, qu’est-ce qui m’assure, puisque j’ai payé la facture du restaurant (j’ai eu ça dans un dossier, la facture du restaurant qui montre que), Monsieur aurait abusé de sa supériorité, il y a eu des circonstances qui ont fait que Madame ne s’est pas senti la possibilité de dire non, c’est compliqué. C’est compliqué »

(Le grand débat – Hommes et femmes: le grand malentendu ?, Forum, RTS, minute 44’20 », 7 mars 2024) : Anne Reiser (avocate spécialiste en droit de la famille))

Les actions de la CROP en rapport avec les violences :

En savoir plus :

 

Bibliographie :

Ma compagne, mon bourreau – Maxime Gaget (2015).

Ils sont de grands oubliés, représentent un non-dit au cœur du tabou de la violence conjugale : les hommes battus. Leur parole est souvent tournée en dérision, niée. Pourtant, le phénomène est malheureusement bien réel. En moyenne, un homme décède tous les treize jours sous les coups de sa compagne. Des victimes incomprises, parfois jugées, moquées, voire méprisées dans une société patriarcale valorisant encore une certaine forme de virilité. Maxime Gaget connaît bien cette solitude, ce désarroi face à une brutalité …

  • Penser la violence des femmes – Sous la direction de Coline Cardi, Geneviève Pruvost (2012)

Tueuses, ogresses, sorcières, pédophiles, hystériques, criminelles, délinquantes, furies, terroristes, kamikazes, cheffes de gang, lécheuses de guillotine, soldates, policières, diablesses, révolutionnaires, harpies, émeutières, pétroleuses, viragos, guerrières, Amazones, boxeuses, génocidaires, maricides… Qu’y a-t-il de commun entre toutes ces figures ? Pour le comprendre, il importe d’exhumer, de dénaturaliser, d’historiciser et de politiser la violence des femmes. Telle est l’ambition de cet ouvrage qui propose une approche pluridisciplinaire sur un sujet trop longtemps ignoré des sciences sociales. 

Cette somme inédite, réunissant des études historiques, anthropologiques, sociologiques, linguistiques et littéraires, révèle combien la violence des femmes est au cœur d’enjeux d’ordre à la fois politique et épistémologique. Penser la violence des femmes, c’est en faire un véritable levier pour considérer autrement la différence des sexes, la violence et, par-delà, l’ordre social.

  • Outreau et après ? La justice bousculée par la Commission d’enquête parlementaire (Florence Samson, Ed. L’Harmattan, septembre 2006). A partir des travaux de la Commission d’enquête parlementaire d’Outreau, cet ouvrage est une réflexion sur l’état actuel du système judiciaire français et tente de participer au débat par la proposition d’idées. Pour ce faire, l’auteur s’est appuyée sur de nombreux rapports, discours et textes de loi. Elle plaide pour une justice équitable, accessible et indépendante, ne subissant pas de pressions.
  • L’ultime tabou – Femmes pédophiles, Femmes incestueuses – Anne Poiret – Ed. Patrick Robin – Janvier 2006 Femmes pédophiles, mères incestueuses dans les différents pays où cette enquête a mené l’auteur, personne ne veut entendre ces mots.

Le tabou cache un comportement aussi difficile à comprendre qu’à nommer. Comment fait un enfant pour survivre à cela ? Quels choix s’offrent à lui. Oublier ? En parler ? Mais à qui si personne ne le croit ? Face à ces situations impensables, la parole est souvent étouffée, la souffrance ignorée, minimisée et les droits bafoués. Reconnaître les femmes pédophiles et leurs victimes, n’est-ce pas sortir de l’angélisme lié au rôle de la mère ? Une enquête et des témoignages qui dérangent, qui renvoient aussi à notre représentation de la sexualité féminine.

  • Fausse Route d’Elisabeth Badinter – Odile Jacob – 2003

Un pas en avant, deux pas en arrière. Constat peu glorieux ? Fausse route d’Élisabeth Badinter dresse un état des lieux des luttes féministes. Rappelant que la différence des sexes est un fait qui ne doit pas prédestiner aux rôles et aux fonctions, Élisabeth Badinter pointe, dénonce parfois, les contradictions d’un féminisme « obsédé par la problématique identitaire ». Et l’auteur de poser la question : quels sont les réels progrès réalisés depuis quinze ans ? À étudier de près les phénomènes sociaux et comportementaux durant les deux dernières décennies, aussi bien dans le monde oriental que dans le monde occidental, on prend conscience de la pérennité d’une guerre des sexes, doublée d’une renaissance des stéréotypes sexuels.  Au-delà de ce constat, Élisabeth Badinter décrypte la tendance insidieuse d’un nouveau féminisme qui a retrouvé les accents moralisateurs du judéo-christianisme, voire la naissance d’une « bien-pensance féminine » ou – pire – une dérive d’un féminisme guerrier. Qu’on ne se trompe pas : la guerre des sexes a toujours lieu.  Élisabeth Badinter rappelle que « l’indifférenciation des sexes n’est pas celle des identités. C’est au contraire la condition de leur multiplicité et de notre liberté ».

Denis Gombert

  • J’ai menti – Virginie Madeira et Brigitte Vital-Durand Dallaire – Ed. Stock – Janvier 2006. En 1999, Virginie, 14 ans, accuse son père de l’avoir violée. Il sera condamné en 2001 à 12 ans de prison par la cour d’assises de Reims. Or, quelques années plus tard, la jeune fille avoue avoir menti.

Voici son histoire, émouvante et véridique. Pour la première fois, on a ici la confession d’un enfant menteur. Virginie explique les raisons de son épouvantable fausse accusation. Elle décrit comment elle s’est retrouvée prise à son propre piège, tétanisée par la catastrophe qu’elle a déclenchée, et comment elle a été enfermée dans le statut d » enfant-victime « , dont personne n’a su la sortir en la faisant revenir en arrière. A travers son témoignage, rédigé à la première personne, la jeune fille, qui a aujourd’hui 21 ans, veut innocenter son père. Celui-ci a passé 6 ans en prison, il vient d’être mis en liberté conditionnelle, et demande la révision de son procès. Car, malgré les révélations de sa fille, il est toujours coupable aux yeux de la justice. Dans le paysage judiciaire contemporain, la démarche de Virginie est exceptionnelle.

  • L’école du soupçon, Les dérives de la lutte contre la pédophilie – Marie-Monique Robin Ed. La Découverte – Décembre 2005

La pédophilie est un mal dont on avait mal jugé l’ampleur jusqu’au seuil des années 90, où de nombreuses affaires éclatèrent dans les médias et ne manquèrent pas de terrifier l’opinion publique. L’Éducation nationale ne fut pas épargnée, qui dut bien reconnaître qu’il y avait des pédophiles dans ses rangs… 

C’est sur cette question de la pédophilie à l’école que s’interroge Marie-Monique Robin, journaliste née en 1960 lauréate en 1995 du prix Albert-Londres. À travers une enquête poussée et courageuse, l’auteure montre comment, à l’autocritique de l’Éducation nationale, l’État a répondu par des mesures inadaptées, qui ont nui à la sérénité des enseignants et des enfants, stigmatisant les uns et angoissant les autres. Aujourd’hui, les professeurs ont peur et refusent le moindre contact physique avec les élèves… Aujourd’hui, les élèves tendent à prendre pour une perversion d’adulte le moindre toucher… S’il faut bien sûr lutter contre l’enseignant pédophile, comment restaurer une atmosphère sereine ?

  • La Méprise : L’Affaire d’Outreau – Florence Aubenas – Ed. Seuil – Octobre 2005

De mai à juillet 2004, s’est tenu à Saint-Omer le procès de l’affaire Outreau : 17 personnes accusées de faire partie d’un réseau de pédophilie. Elles sont présentées comme de vrais monstres, qui vendent des enfants, les violent et parfois les tuent. Il y a là des notables, un huissier et sa femme qui vient en tailleur à des orgies dans une Cité HLM, un curé qui tient en laisse un berger allemand lubrique, une boulangère qui fait trafic de cassettes pédophiles en Belgique sous ses cartons de confiseries. Parmi ces accusés, 13 se disent innocents. Ils sont dénoncés par les 4 autres, deux couples de voisins. Mensonges ou vérité ? Qui est coupable ? Qui est innocent ? S’agit-il d’un réseau international ou d’un huis clos entre voisins ? Au fil de l’audience, le procès se retourne en une sorte d’affaire Dreyfus, version RMI et au cinquième sans ascenseur.

Le déroulement du procès devient une manière de revisiter les rebondissements de l’enquête, les méthodes des services sociaux, la vie à la Tour du Renard, quartier d’Outreau, ou de brosser les portraits de 17 accusés pris dans le tourbillon de l’affaire. Sept d’entre eux seront finalement acquittés. Dans une sorte de pirouette, ces ex-monstres seront sacrés « innocents nationaux » par le ministre de la justice qui les reçoit en grandes pompes. Six des condamnés ont fait appel. Au-delà de l’erreur judiciaire, l’affaire d’Outreau est devenue le révélateur des fantasmes et des peurs de notre époque. Le juge avait raison: Outreau est bien » l’affaire du siècle », le nôtre.

  • Le Désir Criminel – Jacques Barillon et Paul Bensussan – Ed. Odile Jacob – Février 2004

La sexualité est sous haute surveillance. Nombre de conduites sexuelles encore récemment tolérées sont désormais condamnées. C’est cette évolution inquiétante que dénoncent ici les auteurs. Sous les feux croisés de leur expérience professionnelle, l’avocat et le psychiatre expert judiciaire mettent en examen… la sexualité. Pour éviter que le pas de la séduction au délit ne soit trop facilement franchi. Et que demain n’importe qui puisse être accusé de n’importe quoi. À charge pour lui de prouver son innocence.

Jacques Barillon est avocat, spécialisé en droit pénal et en droit des médias. Psychiatre et sexologue, Paul Bensussan est expert auprès des tribunaux.

  • La dictature de l’émotion, La protection de l’enfant et ses dérives – Florence Rault et Paul Bensussan Ed. Belfond – Mars 2002

Un enseignant peut-il aujourd’hui consoler un enfant sans risquer une convocation à la brigade des mineurs ou une suspension par son académie ? Un père divorcé peut-il encore manifester de la tendresse à son enfant sans se voir suspecté d’être un abuseur potentiel ? Tout indique que notre société, bouleversée par quelques affaires particulièrement atroces, est entrée dans l’ère du soupçon.

En matière de protection de l’enfant, l’heure est à l’obsession de la maltraitance sexuelle et aux amalgames expéditifs. La réflexion a cédé le pas à l’émotion et aux fantasmes. Loin de nier la réalité de la violence sexuelle sur mineurs et forts d’une longue expérience clinique et judiciaire, un expert psychiatre et une avocate dénoncent ici ces multiples dérives. Fondée sur l’analyse de cas réels, La Dictature de l’émotion est un précieux outil de réflexion qui affronte courageusement les idées reçues et propose une vision nouvelle et percutante d’un sujet d’une brûlante actualité.

  • Diagnostic et traitement et l’enfant en danger – Aline Vezina – Ed. L’Harmattan – Septembre 1995

Pour bon nombre d’enfants, le milieu familial représente la sécurité, le réconfort, l’amour et le bien-être. Malheureusement, pour d’autres, il peut aussi être synonyme d’abus, de négligence, de peur et de danger. Bien que certaines blessures physiques ou certains comportements chez l’enfant puissent éveiller des soupçons d’abus ou de négligence parentale, il demeure très difficile de diagnostiquer et de traiter adéquatement l’enfant en danger dans sa famille.

Ce livre présente un outil d’évaluation et d’intervention développé au Québec et utilisé par plusieurs centaines de travailleurs sociaux qui œuvrent dans le domaine de la protection de la jeunesse. Cet outil est un guide qui permet d’augmenter le niveau d’objectivité du jugement que porte le professionnel et de mettre en lumière les forces et les limites des parents quant à leurs capacités à assurer le bien-être de leur enfant. Bien cibler ce qui est à améliorer (les limites) et valoriser ce qui est adéquat (les forces) s’avère essentiel pour la mise en place d’un plan d’intervention efficace.

En plus de la description détaillée de l’outil, les auteurs présentent des directives pour la cotation et l’interprétation des résultats. Des pistes d’intervention sont aussi suggérées selon la gravité de la situation et l’âge de l’enfant.